Un nouveau titre est à paraître aux éditions Esperle - Brandon et Compagnie : "Mother!" par Wilaukee S. Lisez son article : simple, direct, touchant : www.wilaukee-s-auteure.com/blog/actuali...?

La campagne à Paris.

Haïku J'ai marché longtemps Sur le sable vers la brume Je t'y ai trouvée youtu.be/MnPlCdMl_D8?...

"Le matin je me lève, je fais ce que je veux" Une autre façon de concevoir l'édition 😊 www.radiofrance.fr/francecultur...

Rencontres fortuites Leonard Freed

- Et d’abord, Eva, dans la Chartreuse, il n’y a pas « d’arêtes » glacées » c’est de la moyenne montagne ! - Je suis d’accord, on va reprendre la main, ChatGPT nous balade trop ! - Demain, on boucle notre sac et on part à la recherche de « cette autre cache ! »

« L’air était si pur qu’il semblait coupant ; chaque respiration emplissait mes poumons d’une lucidité presque douloureuse. » 23 fois le mot « ancien » ! Non, ChatGPT se moque du monde ! J’ai demandé à Alexandra Ilieva de me rejoindre dans les sous-sols de l’hôtel des Terrasses. Nous devions parler.

Atteinte de crises dépressives aussi soudaines que brèves, l'auteure a choisi de prendre son avenir en main en consultant psychiatres, psychologues et conseillers en relation d’aide. Durant ces années de combat, elle a rédigé un roman mettant en scène 3 de ses personnalités, ou alters.

Sans y penser, j’avançai et posai mes doigts sur la nacre froide. Aussitôt, un bruit presque imperceptible s’éleva — pas un cliquetis, plutôt un souffle, un battement profond et régulier, comme si l’objet avait son propre cœur. Dans la lumière tremblante, j’aurais juré voir l’ombre d’une main...

Pour la rentrée de L'aiR Lu, la rubrique de lectures courtes de @lairnu.net, je lis un extrait de Allô la Place de Nassera Tamer, 1er roman paru chez Verdier. www.lairnu.net/parlaparis/?... Où une jeune femme marche dans le quartier de La Chapelle en quête de taxiphones. Bonne écoute !

— Elle ne copie pas le passé, elle le convoque. Mais chaque texte qu’elle fait naître efface quelque chose ailleurs — un souvenir, un lieu, parfois une personne entière. Je sentis un frisson remonter le long de ma colonne vertébrale.

C’était un assemblage étrange : touches de nacre, rouleau de cuir, ossature en acier noirci. Les lettres gravées sur le clavier semblaient changer selon l’angle où on les regardait. Alexandra s’en approcha avec une lenteur presque cérémonielle. — On l’appelle la machine à écrire l’au-delà.

Nous descendîmes à la lumière des lampes. Le sol était de terre battue, l’odeur lourde de métal et de poussière. Au fond, trois coffres de bois et, posé sur un établi comme un autel, un objet que je pris d’abord pour une vieille machine à écrire, jusqu’à ce que mes yeux s’habituent à la pénombre.

En milieu d’après-midi, nous atteignîmes une bergerie à demi engloutie sous les congères. Alexandra passa ses doigts sur le mur, cherchant, ou reconnaissant, une aspérité invisible. Une pierre céda, révélant une trappe étroite. L’air qui en sortit avait la densité d’un souffle ancien...

Le sentier s’effilochait à mesure que nous montions. Le monde en bas devenait un simple lavis de gris et de blanc. Le seul bruit était celui des sabots frappant la neige gelée, et parfois, le froissement des tissus qu’Alexandra portait — toujours trop fins pour la saison...

Le lendemain, avant même que le soleil ne s’extirpe des arêtes glacées, nous étions en chemin. Les mulets avançaient lentement, chargés de couvertures, de lampes à huile, et d’un petit coffre dont elle refusait de m’expliquer le contenu.

Un soir d’hiver, en feuilletant un manuscrit anonyme au papier jauni, le narrateur repère un détail étrange : entre deux lignes, un dessin minuscule représente une vallée identifiable depuis l’hôtel. Alexandra confirme : c’est un code. .../...

Il fait si chaud... j'ai proposé à Alexandra de revenir à l'option 6 d'OpenAi : "Un indice caché dans un des manuscrits mène le narrateur et Alexandra à une expédition dans les montagnes voisines. Ils cherchent une autre cache, encore plus ancienne .../...

J'ai parlé à Alexandra Ilieva de mes lectures de l'Avortement de Richard Brautigan et du Mystère Henri Pick de David Foenkinos. Elle a souri et m'a répondu qu'il n'y avait rien à voir avec les manuscrits du sous-sol de l'hôtel des Terrasses ! Je n'en suis pas convaincu...

... C'est souvent ainsi que débutent les pages d'un journal intime. Que l'on écrive pour soi, ou dans le secret espoir d'être lu, on s'adresse à quelqu'un, personne réelle ou imaginaire. Rencontre avec des diaristes, et avec des passionnés qui préservent... www.radiofrance.fr/franceinter/...

"Les gens, en temps de détresse ou de chagrin, je leur dis toujours que tout va s'arranger et je leur donne des caramels. Cela les prend par surprise et leur fait du bien." "L'avortement" de Richard Brautigan Photo : Pinterest

"Nous ne gardons ici que les registres qui nous servent pour inscrire l'arrivée de chaque livre. Les ouvrages eux-mêmes se trouvent dans une caverne hermétiquement scellée située dans le nord de la Californie." L'avortement de Richard Brautigan. Photo : Pinterest

Mais au fond, qu’est-ce que vous faites ici, dans cette drôle de bibliothèque ? a-t-elle dit. Cet endroit où tous les paumés et les mal-barrés du monde viennent apporter leur livre. Tiens, je suis curieuse de vous.

"Si le roman de Pick plaisait, c’était surtout l’histoire de sa vie qui plaisait […] Elle faisait écho à ce fantasme d’être un autre, le super-héros dont personne ne sait les capacités extraordinaires, cet homme si discret dont le secret est de posséder une sensibilité littéraire imperceptible."

Les manuscrits refusés de la bibliothèque Brautigan classés par thème (ici le sens de la vie)...

La bibliothèque Brautigan (au Clark County Historical Museum à Vancouver, Washington, États-Unis.) est une bibliothèque où des auteurs mettent à disposition des lecteurs des textes refusés par les éditeurs ou non encore publiés. Elle a été créée en 1990. fr.wikipedia.org/wiki/Bibliot...

"J’aimerais un jour qu’un érudit nous propose une anthologie des livres non écrits ou disparus à jamais, avant qu’on les lise, et qui nous ont émerveillés en raison même de ce qu’ils laissaient entrevoir : cette part d’inconnu qui libère nos rêveries aussi bien que nos regrets."

« À vos gammes », disions-nous ? L'opus 2 de Post-scriptum, chroniques d'écriture buissonnière parle de l'infinitif. Pour avoir plus : — Il suffit de le demander : www.brandon-et-compagnie.com/sources.html... À suivre, #écriture #postscriptum #brandon

Les chroniques d'écriture buissonnière ont plusieurs rubriques, notamment celle « À vos gammes ! » : écrire en creux, propose l'opus 1. Pour avoir plus : — Il suffit de le demander : www.brandon-et-compagnie.com/sources.html... À suivre, #écriture #postscriptum #brandon

Le tableau respirait. Ou peut-être était-ce moi qui, pour la première fois, reprenais souffle. Puis la brume se referma. Et je ne sus jamais vraiment si j'étais celui qui regardait, ou celui qu'on venait de peindre.

Planté au centre de l'herbe humide, sur un chevalet sans âge, encadré d'or terni. C'était moi, ou quelqu'un qui me ressemblait. Debout, les mains ouvertes, le regard perdu vers une mer invisible. Derrière lui, des pages s'envolaient, blanches, prêtes à être écrites. Je m'approchai.

Je partis au petit matin, avant que la lumière ne s'effiloche. Le sentier serpentait entre les pins, puis s'enfonça dans une lande d'herbes argentées. Les contours du monde devenaient flous. À mi-chemin, la brume tomba. Et là, au bord d'une clairière improbable, je le vis. Le tableau.

Puis un jour, je trouvai un billet sous ma porte : "Le dernier seuil s'ouvre. Si tu veux continuer, suis le sentier de Proveysieux, seul." Alexandra ne protesta pas quand je fis mon sac. Elle posa simplement sa main sur mon épaule et dit, d'une voix douce : — Souviens-toi, il n'y a pas de retour.

Parfois, j'avais la certitude absurde d'être une simple image, prise au piège dans l'œil d'un tableau oublié. Ravanat ne réapparut pas. Mais chaque matin, sur le bureau de ma chambre, un feuillet manuscrit m'attendait. Mon écriture. Des fragments que je ne me souvenais pas d'avoir rédigés.

Dans une lenteur inhabituelle, l'hôtel des Terrasses semblait s'effacer un peu plus à chaque lever de soleil. Les miroirs devenaient opaques. Les montagnes prenaient un air d'aquarelle inachevée. Alexandra restait près de moi, attentive, comme si elle craignait qu'un geste brusque me désagrège.

Je sentis mes jambes trembler, comme si le sol lui-même hésitait à me soutenir. — Et si j’échoue ? — Alors tu resteras ici, entre les couches de peintures, entre les lignes abandonnées. Comme beaucoup avant toi. Puis il sourit, presque paternel : — Mais je sens que tu n’échoueras pas.

— Et moi ? Ravanat me fixa alors longuement. — Tu as été vu. Tu as été reconnu. Tu es en train de te réécrire. Ce qui t’attend maintenant ne dépend plus de moi. Je ne suis qu’un passeur d’images. Alexandra est une gardienne de voix. Mais toi... c’est à toi d’écrire ton texte jusqu’au bout.

Situation : C'est vendredi. Vous êtes au Marché de la poésie, place Saint-Sulpice, vous pensez à Perec et à sa tentative d'épuisement d'un lieu parisien, il fait chaud, vous avez fait le tour des stands, vous vous rafraîchiriez bien quelque part mais la terrasse du café de la mairie est blindée. 👇

Je restai longtemps à regarder, les mains croisées dans le dos. - Que faites-vous pour eux ? Il leva les yeux, et sa voix prit une gravité très douce : - Je tiens le seuil. Je veille aux passages. - Les passages vers quoi ? - Vers ce qui vient après l’inachèvement. Certains retournent au néant.

Je m’approchai d’une toile encore découverte. Elle représentait une salle du sous-sol de l’Hôtel des Terrasses. Des silhouettes floues se tenaient là. Je crus reconnaître certaines d’entre elles. Peut-être même moi, au fond. -Ce sont les âmes incomplètes, murmura-t-il. Les commencés. Les suspendus.

Ravanat m’attendait dans son atelier. La pièce était nue, plus petite que je ne l’avais imaginée. Les toiles s’alignaient contre le mur, couvertes de draps blancs. Au centre, une simple table de bois. -Vous n’êtes pas un peintre, n’est-ce pas ? Il sourit, doucement. -Pas au sens où vous l’entendez.

Ce n’est qu’après plusieurs semaines que je compris vraiment. Ce jour-là, la neige était revenue, en juin. Un phénomène étrange mais pas rare ici, disait-on. J’étais monté seul à l’auberge de Grandgousier. Alexandra m’avait dit, simplement : — C’est le bon moment.

— Vous peignez les oubliés ? ai-je murmuré. Ravanat s’approcha : — Non. Je les accompagne. Je fixe leur passage. Certains sont revenus grâce à ça. Il marqua une pause. — Mais d’autres... sont restés dans la toile. Je frissonnai et si c’était lui, Ravanat, qui avait peint ma première existence ?

Ravanat m’observait. Son regard n’était pas inquisiteur, mais étrange. — C’est un de vos rêves ? ai-je demandé. Il secoua la tête. — Ce n’est pas moi qui les peins. — Alors qui ? Il sourit. — Eux. Il montra la pièce. — Ils passent. Ils laissent des choses. Moi je les ramasse. Je fais ce que je peux.

Ce soir-là, quelque chose était différent. La toile accrochée au-dessus du piano n’était pas un paysage. C’était un portrait. Un homme y était représenté de dos, dans une pièce éclairée à la bougie. Il écrivait. Il portait mon pull et sur la table, je reconnus le cahier que j’utilisais chaque nuit.

Le peintre Ravanat m'accueillit, comme toujours, d’un sourire lent, les mains pleines de térébenthine. On disait de lui qu’il ne peignait plus depuis vingt ans, mais chaque fois que je venais, une nouvelle toile apparaissait au mur. Ce soir-là, quelque chose était différent.

Je suis monté comme chaque week-end jusqu’à Proveysieux, à dos de mulet, sur le sentier qui longe les sapins. Il y avait cette lumière trouble des fins d’après-midi d’altitude, où tout semble à la fois ancien et presque neuf. L’auberge de Grandgousier m'attendait, les volets écaillés...

La disparition d'Alexandra Ilieva me rend perplexe : que faire des manuscrits qui restent dans les sous-sols de l'hôtel des Terrasses ? Et si les millions de livres absorbés par les IA faisaient écho aux auteurs décédés qui poursuivent leurs œuvres à l'aide des ghostwriters ?

-Souhaites-tu que l’on conclue avec un épilogue, dans un temps plus lointain - peut-être un autre narrateur qui retrouve ce cahier - ou préfères-tu rester sur ce point d’équilibre, fragile mais lumineux ? -Je ne sais plus, mon chat Geppetto, je ne sais plus où j'en suis, on a perdu Alexandra Ilieva.