loading . . . [Marseille fait genre] Marina Gomes, réhumaniser les récits autour des quartiers populaires C’est dans l’image des femmes révolutionnaires, cagoule sur la tête, arme dans le dos et bébé au sein, que Marina Gomes, danseuse, chorégraphe et docteure en psychologie se reconnaît. Originaire de la cité du Mirail à Toulouse, elle s’est installée définitivement à Marseille en 2019, où elle a fondé sa compagnie de danse, Hylel. Son travail, à la croisée de la création, de la transmission et de l’engagement citoyen, s’enracine dans les territoires qu’elle traverse, de Marseille à Medellín. Vingt ans après le soulèvement de 2005, alors que les quartiers populaires continuent à se battre pour être entendus, Marina Gomes incarne une nouvelle réponse artistique et politique. Un souvenir d’enfance Enfant, Marina Gomes entre dans la danse par le classique et le contemporain. Comme beaucoup de jeunes filles de son âge, elle écoute en boucle les Spice Girls et autres groupes pop. Un jour, pour son anniversaire, ses oncles lui offrent la cassette de J’ai pas de face d’Akhenaton, qui caricature ce genre de groupes. “Ils m’ont dit, t’es en train de mal tourner, écoute ça”, s’amuse Marina Gomes. Sur la face B de la cassette, Rien à perdre d’Akhenaton et Le Rat Luciano. “C’était mon amoureux de l’époque, j’avais sa photo dans mon porte-monnaie”, se souvient Marina Gomes. C’est ce son qui la fait entrer dans le rap : “C’est le point de départ de tout, parce que c’est le rap qui m’a ensuite amenée au hip-hop et à Marseille”, raconte la chorégraphe. À l’époque, on l’appelle déjà “la Marseillaise”. Peu de temps après, l’année de ses douze ans, Marina Gomes auditionne à l’École nationale de danse de Marseille : “Je n’ai pas été prise. Ils m’ont dit que j’avais du potentiel, mais que je n’étais pas prête.” Les cours de danse classique étant chers, Marina Gomes voit dans ce refus la fin de son rêve de danseuse : “À l’époque, ce que j’ai compris, c’est que ce milieu n’était pas fait pour les gens comme moi. Je pensais vraiment que c’était l’endroit où je devais être pour devenir danseuse.” Avec le recul, Marina Gomes voit les choses autrement : “C’est une formation très […] https://l.marsactu.fr/t7s