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Allemagne et Hongrie : Des mises-à-jour sur les procès pour l’affaire des antifas de Budapest | Attaque Anarchist Black Cross Dresden / samedi 27 septembre 2025
Des mises-à-jour sur les procès pour l’affaire de Budapest : des antifascistes devant les tribunaux
Maja
Maja se trouve toujours en isolement en Hongrie. Au début de l’année, les avocat.es de Maja ont essayé de transformer sa détention en arrestations domiciliaires, mais la décision a été reportée par les tribunaux hongrois. Le 20 juin, le tribunal a finalement pris une décision sur la demande d’arrestations domiciliaires, mais l’a rejetée. Pour protester contre des conditions de détention inhumaines, qui perdurent, Maja a fait une grève de la faim. De nombreuses manifestations et actions en solidarité avec Maja ont alors eu lieu dans toute l’Allemagne. Avec des envois de cartes postales, on a mis la pression sur des politiciens allemands et hongrois, pour qu’ils s’engagent en faveur de Maja et la/e fassent revenir en Allemagne.
Après quarante jours de grève de la faim, l’état de santé de Maja s’est tellement dégradé qu’il/elle a dû être transféré.e dans un hôpital pénitentiaire et arrêter sa grève de la faim.
À l’heure actuelle, son procès se poursuit, à Budapest. Les prochains journées de procès sont le 29 septembre, le 2 et le 8 octobre, à chaque fois à 9h00 au Tribunal d’État de Budapest.
Hanna
Hanna est toujours incarcérée à Munich [ voir ici pour son arrestation ; NdAtt. ]. Le procès à son encontre s’est terminé hier, le 26 septembre 2025, avec une condamnation à cinq ans de prison. Le procureur avait requis une peine de neuf ans de prison, pour « tentative de meurtre » et appartenance à une organisation criminelle au titre de l’article 129 du code pénal. La défense avait plaidé l’acquittement.
Zaid
Zaid a été relâché sous conditions et a pu retourner chez sa famille à Nuremberg, mais il doit se présenter à la police trois fois par semaine. De cette façon, on voudrait l’empêcher de s’enfuir, bien qu’il se soit volontairement livré aux autorités en janvier [ voir ici ; NdAtt. ].
Puisque Zaid n’a pas la nationalité allemande, il reste le seul accusé dans l’affaire des antifas Budapest à être toujours menacé d’extradition vers la Hongrie et donc, potentiellement, à la suite, d’une expulsion vers la Syrie.
Lina
La défense de Lina a fait appel et l’audience a eu lieu le 6 février devant la Cour fédérale de justice, à Karlsruhe. Malheureusement, sa peine de cinq ans et trois mois* n’a pas été modifiée. En ce moment, Lina se trouve de nouveau en prison.
Six nouveaux.lles accusé.es
Le 6 juillet, le procureur général fédéral de Düsseldorf a mis en état d’accusation six autres antifascistes : Paula, Emmi, Clara, Luca, Nele et Moritz [ voir ici ; NdAtt. ].
Les chefs d’inculpation sont, entre autres, « tentative de meurtre » et « appartenance à une organisation criminelle », au titre de l’article 129. Nous voyons la décision de les mettre en état d’accusation à Düsseldorf comme une décision politique très claire, pour rendre plus difficile le soutien aux accusé.es par les ami.es et les familles, ainsi que le travail de solidarité, qui, jusqu’à présent, a été coordonné principalement depuis l’Allemagne de l’Est. La plupart des accusé.es viennent d’Allemagne de l’Est. C’est là qui se trouvent leurs familles, leurs ami.es, leurs réseaux politiques ; le centre de leur vie est là. D’abord, la plupart d’entre elles/ils ont également été incarcéré.es dans des prisons ouest-allemandes ; maintenant, tout le procès doit encore se tenir au Tribunal supérieur de Düsseldorf. Cela est visiblement une tentative de briser notre solidarité avec les accusé.es et de rendre l’accompagnement solidaire pendant le procès très difficile et coûteux. Le trajet de six heures entre l’Allemagne de l’Est et Düsseldorf représente une charge insoutenable pour les ami.es et les familles.
Non seulement le lieu du procès, mais aussi les chefs d’accusation sont clairement marqués par une motivation politique qui ne s’inscrit que trop bien dans une tendance plus large, que l’on peut observer depuis bien avant les dernières élections législatives : l’antifascisme est réduit à un délit ; le procès des six accusé.es et l’accusation de meurtre doivent créer dans l’opinion publique une image de l’antifascisme aussi sanglante et dangereuse que possible – une escalade clairement motivée politiquement, de la part du procureur fédéral. Cela apparaît clairement si nous nous rappelons que le mandat d’arrêt initial contre les accusé.s n’était pas établi pour tentative de meurtre.
Notre réponse à cette escalade politique ciblée et à la délégitimation du nécessaire antifascisme ne peut être que la solidarité. Participez à des actions, écrivez des lettres à nos camarades emprisonné.es, donnez de l’argent pour les frais de justice des accusé.es et les frais de déplacement des personnes qui les soutiennent.
Nous ne nous laisserons pas que l’État allemand nous dissuade d’être solidaires avec nos ami.es et camarades !
L’antifascisme est et reste nécessaire et notre solidarité avec nos courageux.ses camarades reste intacte.
* Note d’Attaque : Lina a été condamnée pour blessures graves et association de malfaiteurs, dans le premier procès pour l’affaire Antifa Ost , avec deux autres camarades qui ont reçu des peines plus courtes. Sept autres antifascistes inculpé.es dans la même affaire attendent encore leur procès (qui devrait normalement s’ouvrir en novembre à Dresde). Selon les enquêteurs allemands, la même « association de malfaiteurs » aurait perpétré des agressions de néonazis en Allemagne de l’Est et à Budapest, lors du « Jour de l’Honneur » de février 2023. Tobias aussi est inculpé dans les deux affaires. https://attaque.noblogs.org/post/2025/09/28/allemagne-et-hongrie-des-mises-a-jour-sur-les-proces-pour-laffaire-des-antifas-de-budapest/