loading . . . Répression sociale : des milliers de contrÎles CAF déclenchés sur demande policiÚre » Indymedia Nantes Article de la Quadrature du Net : https://www.laquadrature.net/2025/09/22/repression-sociale-des-milliers-de-controles-caf-declenches-sur-demande-policiere/
AprĂšs avoir dĂ©noncĂ© les dĂ©rives de lâalgorithme de notation utilisĂ© par la CAF pour sĂ©lectionner les personnes Ă contrĂŽler, nous abordons ici la question des contrĂŽles CAF rĂ©alisĂ©s sur signalements policiers. UtilisĂ©e par la police comme arme de rĂ©pression sociale et politique, cette pratique symbolise lâinstrumentalisation par lâĂtat des administrations sociales Ă des fins de contrĂŽle.
En 2019, peu de temps aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la police lors dâune manifestation de Gilets Jaunes, Jean 1 subit un contrĂŽle CAF. Perplexe face Ă la concomitence des deux Ă©vĂšnements, il demande Ă la CAF si le contrĂŽle a un lien avec son arrestation. Alors que la CAF lui rĂ©pond que non, il apprendra, Ă la suite dâune longue bataille juridique, que ce contrĂŽle Ă©tait bel et bien le fruit dâune demande de la police.
Son cas est loin dâĂȘtre isolĂ©. Chaque annĂ©e, ce sont plusieurs milliers de contrĂŽles CAF qui sont dĂ©clenchĂ©s sur « signalements  » de la police 2 .
Au problĂšme politique que soulĂšve lâutilisation dâune institution sociale Ă des fins de rĂ©pression policiĂšre sâajoute le fait que cette pratique souffre dâune absence dâencadrement . Ces « signalements  » sont rĂ©alisĂ©s en dehors de tout cadre judiciaire et nâont, dans les faits, pas Ă ĂȘtre motivĂ©s par la police. Ceci gĂ©nĂšre un risque de recours aux « signalements  » Ă des fins de harcĂšlement policier.
Qui plus est, cette procĂ©dure est particuliĂšrement opaque. La personne contrĂŽlĂ©e nâa ainsi pas connaissance du fait que ses dĂ©clarations devant la police, lors dâune garde-Ă -vue par exemple, peuvent ĂȘtre transmises Ă la CAF, alors que cette possibilitĂ© entre en contradiction avec le principe du secret de lâinstruction. Ăgalement, en cas de « signalement  », la personne visĂ©e ignore que son contrĂŽle rĂ©sulte dâune demande de la police et nâa pas accĂšs aux informations communiquĂ©es Ă la CAF.
En retour, les abus sont inĂ©vitables, comme le montrent les tĂ©moignages que nous avons collectĂ©s. Outre leur utilisation Ă des fins de rĂ©pression politique, un contrĂŽleur nous a ainsi tĂ©moignĂ© avoir assistĂ© Ă un cas de signalement pour soupçon de « fraude Ă lâisolement  » visant une femme ayant dĂ©posĂ© une plainte pour violences conjugales. Autrement dit, il a Ă©tĂ© demandĂ© Ă la CAF de vĂ©rifier la composition du foyer dĂ©clarĂ© pour sâassurer que la victime avait bien dĂ©clarĂ© vivre avec son agresseur, et la sanctionner en cas dâommission. Ajoutons, enfin, que ces contrĂŽles risquent de cibler les plus prĂ©caires et les habitant·es des quartiers populaires, un point sur lequel nous revenons ci-aprĂšs.
Les CODAF : les institutions sociales au service de la répression policiÚre
Câest dans le cadre des « ComitĂ©s opĂ©rationnels dĂ©partementaux anti-fraude » (CODAF) que la pratique du « signalement police  » est apparue. Créés en 2010 sous lâimpulsion de Nicolas Sarkozy, ces comitĂ©s dĂ©partementaux regroupent institutions policiĂšres (police, gendarmerie), organismes de protection sociale (CNAF, France Travail ou Assurance maladie) ainsi que diffĂ©rentes administrations publiques (impĂŽts, douanesâŠ) 3 .
PlacĂ©s sous lâĂ©gide de la Mission interministĂ©rielle de coordination anti-fraude (MICAF), les CODAF visent Ă favoriser « les coopĂ©rations locales  » pour lutter contre les « fraudes aux finances publiques  », et en particulier les « fraudes aux prestations sociales  » 4 A lâĂ©poque, la MICAF portait le nom de Direction Nationale de Lutte contre la Fraude. ConcrĂštement, il sâagit dâorganiser des rĂ©unions rĂ©guliĂšres Ă lâĂ©chelon dĂ©partemental afin de planifier « des opĂ©rations de contrĂŽles coordonnĂ©es  » et de faciliter les « échanges dâinformations  » entre forces de police et institutions sociales 5 .
Un dispositif aux origines racistes
DĂšs leurs crĂ©ations, la MICAF met lâaccent sur lâimportance de promouvoir les « signalements police  » au sein des CODAF afin de lutter « contre la fraude sociale ».
Lâobjectif est de permettre aux policiers·Úres de transmettre Ă la CAF les informations dont iels disposent sur des personnes arrĂȘtĂ©es, qui bĂ©nĂ©ficieraient de « revenus illĂ©gaux  » tirĂ©s « dâaffaires de trafic de stupĂ©fiants, [de] proxĂ©nĂ©tisme, [de] vente illĂ©gale de mĂ©taux  » 6 tout en « bĂ©nĂ©ficiant des prestations du type RSA ou CMU-complĂ©mentaire  » 7 .
Politiquement, la promotion de ce dispositif est portĂ©e par un discours politique stigmatisant aux accents racistes visant directement les habitant·es des quartiers populaires. Pour reprendre les documents officiels, les « signalements  » ont pour objectif de « lutter contre lâĂ©conomie souterraine dans les banlieues  » et les « dĂ©linquant [s] » y habitant 8 .
Contourner le secret de lâinstruction
Lorsque le systĂšme des CODAF est pensĂ©, il existait un obstacle juridique majeur au projet de la MICAF : le secret de lâinstruction 9 . Ce principe juridique fondamental tient au secret professionnel les personnes impliquĂ©es dans une procĂ©dure en cours (policiers·Úres, juges dâinstruction, magistrat·es du parquetâŠ). Comme le rappelle le Conseil constitutionnel, il vise notamment à « protĂ©ger les personnes concernĂ©es par une enquĂȘte ou une instruction, afin de garantir le droit au respect de la vie privĂ©e et de la prĂ©somption dâinnocence, qui rĂ©sulte des articles 2 et 9 de la DĂ©claration de 1789  » 10 .
Le secret de lâinstruction limitait fortement lâintĂ©rĂȘt des « signalements  » en empĂȘchant la police de communiquer aux administrations sociales le moindre Ă©lĂ©ment dâune enquĂȘte non clĂŽturĂ©e.
Mais un an de lobby de la MICAF suffira pour que cette interdiction soit levĂ©e, au mĂ©pris de droits fondamentaux. Sur proposition de la MICA 11 , la loi dâorientation et de programmation pour la performance de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure (LOPSSI2) votĂ©e en 2011 autorise les membres du CODAF à « sâĂ©changer tous renseignements et tous documents utiles Ă lâaccomplissement des missions de recherche et de constatation des fraudes en matiĂšre sociales  » 12 . Et ce quelque soit le stade de la procĂ©dure judiciaire.
Une pratique déloyale
La CAF est la premiĂšre institution sociale Ă se saisir pleinement des possibilitĂ©s offertes par la loi LOPSSI2. En 2013, elle signe un protocole avec la police nationale visant Ă prĂ©ciser les modalitĂ©s dâapplication de la LOPSSI2 13 . Lâobjectif est de crĂ©er un cadre visant à « intensifier les collaborations  » entre les deux institutions 14 en vue de « susciter des signalements  » 15 .
Un document annexĂ© au protocole et intitulĂ© « procĂšs-verbal type protection sociale  » retient lâattention. Co-rĂ©digĂ© par la CAF et la police nationale sur le modĂšle dâun procĂšs-verbal policier classique, il contient une dizaine de questions portant notamment sur la composition du foyer, le patrimoine, les ressources et les « constatations faites lors des perquisitions ou surveillance  », soit lâensemble des informations nĂ©cessaires aux services de contrĂŽle de la CAF.
Ce « procĂšs-verbal type protection sociale  » signe tant lâaboutissement dâun processus de rationalisation administrative â les questions Ă poser sont prĂ©-Ă©crites par la CAF et la police nâa quâun seul document Ă transmettre Ă la CAF â que le caractĂšre dĂ©loyal de la pratique des signalements. La personne interrogĂ©e sur sa base, et ce dans le cadre dâune procĂ©dure quelconque, ne sait pas que les rĂ©ponses quâelle apporte seront transmises Ă la CAF en vue dâun contrĂŽle. En dâautres termes, elle ignore la finalitĂ© des questions qui lui sont posĂ©es par les services de police.
Ajoutons Ă cela que si un signalement est effectuĂ© suite Ă ses dĂ©clarations, elle nâen est pas informĂ©e. Cela signifie en particulier quâelle nâa pas connaissance des informations dont dispose le ou la contrĂŽleur·se, un manque de transparence venant compliquer toute contestation des Ă©lĂ©ments qui peuvent lui ĂȘtre reprochĂ©s.
Un risque dâabus policiers
Le cadre juridique encadrant les signalements est donc particuliĂšrement souple. Ces derniers peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©s Ă nâimporte quel stade de la procĂ©dure, avant donc quâune dĂ©cision de justice nâait Ă©tĂ© prononcĂ©e. Ils peuvent se baser sur de simples suspicions sans que la police nâait rĂ©ellement Ă se justifier.
Cette absence dâencadrement ouvre, en retour, la porte Ă de nombreux abus aux consĂ©quences lourdes pour les personnes visĂ©es. Sentiment dâhumiliation, mise Ă nue numĂ©rique, questions intrusives, peur des consĂ©quences, auxquels sâajoutent les difficultĂ©s de recours et les nombreuses irrĂ©gularitĂ©s constatĂ©es dans la procĂ©dure  : rappelons que de nombreux tĂ©moignages viennent attester de la violence inhĂ©rente aux contrĂŽles CAF 16 .
Un chiffre vient confirmer la crainte que les signalements soient avant tout utilisĂ©s comme un moyen de harcĂšlement policier 17 . En moyenne, seuls 17% des contrĂŽles dĂ©clenchĂ©s sur signalements aboutissent Ă la dĂ©tection dâun trop-perçu 18 . Autrement dit, la plupart des signalements ne sont pas fondĂ©s, loin de lâimage dâune police utilisant Ă dessein des pouvoirs qui lui sont confĂ©rĂ©s.
Si la CAF sâabstient de commenter ce chiffre, elle Ă©crit plus largement au sujet des contrĂŽles que des sources aboutissant Ă la dĂ©tection de trop-perçus dans 20% des cas ou moins ne sont « pas en gĂ©nĂ©ral trĂšs justifiĂ©s  » eu Ă©gard Ă leur faible efficacitĂ© 19 . Ajoutons enfin que si les taux de fraudes dĂ©tectĂ©es suite aux signalements ne sont pas communiquĂ©s, ils sont par dĂ©finition plus faibles. Car, commme lâĂ©crit la CAF elle-mĂȘme, « la majeure partie des indus dĂ©tectĂ©s ne sont pas frauduleux car lâerreur de dĂ©claration Ă lâorigine de lâindu nâest pas intentionnelle  » 20 . Comme nous le rĂ©pĂ©tons avec dâautres, les indus sont avant tout dus Ă la complexitĂ© des rĂšgles de calcul des aides sociales engendrant des erreurs de dĂ©clarations, et non de comportements malhonnĂȘtes.
La CNAF, complice de répression sociale
En lâabsence de donnĂ©es publiquement disponibles sur les personnes contrĂŽlĂ©es suite Ă un signalement, il nâest pas possible dâidentifier avec certitude les populations les plus exposĂ©es Ă ces contrĂŽles et aux risques dâabus dâassociĂ©s. Mais le systĂšme des CODAF ouvre un boulevard pour quâune rĂ©pression sociale se mette en place.
Le discours politique anti « banlieues  » autour des signalements va, comme nous lâavons vu, directement en ce sens, et justifie le dĂ©veloppement de cette pratique. Ă travers lui, sont directement visé·es les plus prĂ©caires et tout particuliĂšrement les habitant·es des quartiers populaires via lâaccent mis sur « lâĂ©conomie souterraine des banlieues  » et les personnes « bĂ©nĂ©ficiant des prestations du type RSA ou CMU-complĂ©mentaire  » 21 . Les deux catĂ©gories se regroupant par ailleurs 22 .
Par ailleurs, la libertĂ© laissĂ©e Ă la police dans le choix des signalements ne peut que favoriser lâexpression des pratiques discriminatoires de la police vis-Ă -vis des personnes racisĂ©es, aujourdâhui largement documentĂ©es, que ce soit dans le cas des contrĂŽles dâidentitĂ© ou Ă travers la prĂ©gnance des discours racistes dans cette institution, comme le rappelle, entre autres, le DĂ©fenseur des droits 23 .
Sâajoute enfin le risque dâun sur-ciblage des mĂšres cĂ©libataires via lâaccent mis cette fois-ci dans la recherche de la « fraude Ă lâisolement  ». Il sâagit de la situation dâune personne dĂ©clarant vivre seule alors que ce nâest pas le cas, et ce type de contrĂŽle visant tout particuliĂšrement les mĂšres cĂ©libataires 24 .
Un risque de répression politique
Reste enfin le risque dâune utilisation Ă des fins de rĂ©pression politique. Si, ici aussi, lâabsence de chiffres et de tĂ©moignages rend difficile toute apprĂ©hension de cette dĂ©rive, notons que le cas du militant Gilet Jaune que nous avons mentionnĂ© en introduction dĂ©montre, a minima , que cette situation existe et que rien nâest fait pour lâempĂȘcher.
Pour reprendre ce qui a Ă©tĂ© dit plus haut, ce militant nâa appris que le contrĂŽle quâil subissait Ă©tait le rĂ©sultat dâun signalement policier quâĂ lâissue dâun long combat juridique. Et ce alors mĂȘme que le contrĂŽleur lui avait assurĂ© que ce nâĂ©tait pas le cas.
Ce nâest quâau moment de passer au tribunal que la CAF a consenti Ă lui donner accĂšs au « rapport de contrĂŽle  », le document quâĂ©crit tout·e contrĂŽleur·se Ă lâissue dâun contrĂŽle Ă domicile. Sur la premiĂšre page de ce document, que nous avons consultĂ©, est pourtant Ă©crit: « Cible 922 : signalements reçus police  », ce qui correspond aux signalements CODAF. Bien que rien ne puisse permettre de le prouver formellement, tout indique donc que le signalement Ă©tait consĂ©cutif Ă son interpellation en manifestation. Quant aux informations que la police avait transmises au contrĂŽleur, elles ne lui ont jamais Ă©tĂ© communiquĂ©es.
Lutter : appel à témoignages
La premiĂšre difficultĂ© pour lutter contre ce type de pratiques est de les documenter. Pour cela, nous lançons un appel Ă tĂ©moignages aux personnes ayant subi un contrĂŽle Ă propos duquel elles soupçonnent, ou savent, quâil est le fruit dâun signalement policier.
PrĂ©cisons dâemblĂ©e que nous ne connaissons quâun moyen de savoir avec certitude que câest le cas : accĂ©der au rapport de contrĂŽle Ă©tabli par le ou la contrĂŽleur·se et chercher, sur sa premiĂšre page, sâil est Ă©crit « Cible: 922 signalements reçus police/gendarmerie/prĂ©fecture ». Ce rapport de contrĂŽle est communicable Ă toute personne ayant fait lâobjet dâun contrĂŽle Ă domicile. Nous mettons en ligne un guide pour obtenir lâaccĂšs Ă ce rapport via une demande dâaccĂšs aux documents administratifs.
Nous suspectons par ailleurs que ces pratiques ne soient pas limitĂ©es au cas de la CNAF, mais que cette derniĂšre fait, Ă lâimage de son algorithme de notation, figure de « pionniĂšre ». Si vous avez des informations sur de telles pratiques Ă France Travail, lâAssurance maladie ou lâAssurance vieillesse, vous pouvez nous Ă©crire Ă [email protected] ou nous envoyer des documents anonymement via notre SecureDrop. Vous trouverez un guide pour ce faire ici .
Le systĂšme des signalements CODAF, comme lâalgorithme de la CNAF, traduit une vision autoritaire de ce que devraient ĂȘtre les institutions sociales. Câest pourtant une remise en question radicale de leur rĂŽle, qui devrait ĂȘtre dâaccompagner et dâaider les personnes plutĂŽt que de les contrĂŽler. Alors pour nous aider Ă continuer notre travail, vous pouvez aussi nous faire un don .
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References
1 Prénom modifié.
2 Les chiffres des contrĂŽles dĂ©clenchĂ©s sur « signalement » de la police/gendarmerie dont nous disposons sont les suivants. En 2012 ce nombre sâĂ©levait Ă 2747Bilan annuel contre la fraude 2012, 2013, disponible ici ), en 2013 Ă 2346 (source DNLF, Lutte contre la fraude. Bilan 2013 , disponible ici ) en 2015 Ă 2769 contrĂŽles (source CNAF, Bilan de la lutte contre la fraude 2015 , 2016, disponible ici ), en 2016 Ă 2877 (source CNAF, Bilan de la politique de contrĂŽle et de la lutte contre la fraude 2016 aux prestations lĂ©gales , 2017, disponible ici ), en 2019 Ă 5163 (source CNAF, Bilan 2019 PrĂ©vention et lutte contre la fraude aux prestations lĂ©gales , 2020, disponible ici ), en 2020 Ă 2386 (source CNAF, Bilan 2020 PrĂ©vention et lutte contre la fraude aux prestations lĂ©gales , 2021, disponible ici ), en 2022 et 2023 respectivement Ă 3830 et 3249 (source Mission interministĂ©rielle de coordination anti-fraude, Lutte contre la fraude aux finances publiques, rĂ©sultats 2023 , disponible ici ).
3 La liste exacte des membres est la suivante: les procureurs de la RĂ©publique du dĂ©partement ou leurs reprĂ©sentants, les chefs de services prĂ©fectoraux compĂ©tents en matiĂšre de lutte contre la fraude, la police nationale, la gendarmerie nationale, la direction gĂ©nĂ©rale des finances publiques, la direction gĂ©nĂ©rale des douanes et droits indirects, les autoritĂ©s compĂ©tentes dans les domaines de la concurrence, consommation et rĂ©pression des fraudes, le directeur rĂ©gional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de lâemploi, le directeur rĂ©gional de lâenvironnement, de lâamĂ©nagement et du logement ou son reprĂ©sentant, le directeur gĂ©nĂ©ral de lâagence rĂ©gionale de santĂ© ou son reprĂ©sentant, les directeurs des organismes locaux de sĂ©curitĂ© sociale du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral et du rĂ©gime agricole ou leurs reprĂ©sentants, un responsable coordonnateur rĂ©gional dĂ©signĂ© par la Caisse nationale de lâassurance maladie ou son reprĂ©sentant, le directeur rĂ©gional de PĂŽle emploi ou son reprĂ©sentant, le responsable du centre de gestion et dâĂ©tude AGS territorialement compĂ©tent ou son reprĂ©sentant, dĂ»ment habilitĂ©s par la direction nationale de la dĂ©lĂ©gation Union nationale interprofessionnelle pour lâemploi dans lâindustrie et le commerce (UNEDIC) Association pour la gestion du rĂ©gime de garantie des crĂ©ances des salariĂ©s (AGS), dans les dĂ©partements de la rĂ©gion Ile-de-France, le directeur de la Caisse nationale dâassurance vieillesse ou son reprĂ©sentant, dans les dĂ©partements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, un reprĂ©sentant du prĂ©fet de police. Voir ArrĂȘtĂ© du 25 mars 2010 fixant la composition dans chaquedĂ©partement des CODAF, abrogĂ© en 2020 par lâ arrĂȘtĂ© du 12 octobre 2020 ).
4 Yannick Herry et Ăric Belfayol, 2019, Le comitĂ© opĂ©rationnel dĂ©partemental anti-fraude : un outil local efficace contre la fraude aux finances publiques , Gestion et finances publiques. Disponible ici .
5 Citations extraites du site de la MICAF, archive disponible ici
6 Délégation Nationale à la Lutte contre la Fraude, Bilan 2018 . Disponible ici .
7, 8, 21 Délégation Nationale à la Lutte contre la Fraude, La lettre des CODAF , 2 juillet 2010. Disponible ici .
9 Article 11 du code de procédure pénal.
10 Conseil constitionnel, décision n° 2017-693 QPC du 2 mars 2018 .
11 Yannick Herry et Ăric Belfayol, 2019, Le comitĂ© opĂ©rationnel dĂ©partemental anti-fraude : un outil local efficace contre la fraude aux finances publiques , Gestion et finances publiques. Disponible ici . A lâĂ©poque, la MICAF portait le nom de Direction Nationale de Lutte contre la Fraude.
12 Voir loi dâorientation et de programmation pour la performance de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure (LOPSSI), codifiĂ©e aux articles Lâ114-16 et suivants du code de la sĂ©curitĂ© sociale.
13 Procotocole entre la direction gĂ©nĂ©rale de la police nationale, de la gendarmerie nationale, de la direction de la sĂ©curitĂ© sociale, de la caisse nationale des allocations familiales et la dĂ©lĂ©gation nationale Ă la lutte contre la fraude em>, 8 fĂ©vrier 2013, disponible ici . Ce document prĂ©voit que la police ou la gendarmerie puissent transmettre « tous renseignements et tous documents  » Ă la CAF, quâil sâagisse de « procĂšs-verbaux, quel que soit le cadre juridique  », de « main-courantes  », de « rapports dâenquĂȘte ou de rapports administratifs  », de « tĂ©lĂ©grammes  » ou « tout autre document officiel  ». Ce protocole fait par la suite lâobjet dâune dĂ©clinaison au niveau dĂ©partemental. Selon les dĂ©clarations du directeur de la MICAF devant une « commission dâenquĂȘte relative Ă la lutte contre les fraudes aux prestations sociales », il Ă©tait dĂ©clinĂ© dans une trentaine de dĂ©partements en 2020.
14 Délégation nationale à la Lutte contre la fraude, bilan 2013 , disponible ici .
15 Délégation Nationale à la lutte contre la fraude, Lettre des CODAF , numéro 17, décembre 2011. Disponible ici .
16 Voir Ă ce sujet lâarticle de Lucie Inland disponible ici , cet article du Monde et le rapport du DĂ©fenseur des Droits « La lutte contre la fraude aux prestations sociales  » disponible ici . La fondation pour le logement, le DĂ©fenseur des droits et le collectif Changer de Cap ont par ailleurs collectĂ© de nombreux tĂ©moignages dĂ©crivant la violence vĂ©cue par les allocataires lors des contrĂŽles. DifficultĂ© de recours, contrĂŽles rĂ©pĂ©tĂ©s, suspension automatique des prestations sociales, intrusion sans prĂ©cĂ©dent dans les moindres recoins de la vie privĂ©e. Nous vous invitons Ă lire lâensemble de ces tĂ©moignages ici ).
17 Il ne semble pas que la CAF soit tenue de déclencher un contrÎle suite à un signalement mais nous ignorons le pourcentage de signalements aboutissant effectivement à un contrÎle.
18 Les chiffres disponibles sur les taux dâindus sont issus des bilans annuels de lutte contre rĂ©digĂ©s par la CNAF. Nous disposons des chiffres pour les annĂ©es 2012 , 2016 , 2017 , 2018 , 2019 , 2020 .
19 CNAF, Bilan 2012 de lutte contre la fraude , disponible ici .
20 CNAF, Bilan 2018 Prévention et lutte contre la fraude aux prestations légales , disponible ici .
22 Voir par exemple Jean-Michel Floch, Disparités de revenus et ségrégation dans les grands pÎles urbains , INSEE, 2016. Disponible ici .
23 Voir notamment le dossier « ContrĂŽles dâidentité : que dit le droit et comment mettre fin aux contrĂŽles discriminatoires  » du DĂ©fenseur des Droits, disponible ici ou lâarticle de Fabien Jobard et Omar Slaouti, Police, justice, Etat : discriminations raciales publiĂ© dans Racismes de France , La DĂ©couverte, 2020.
24 Voir notamment lâarticle du Monde du 4 dĂ©cembre 2023 « Dans la vie de Juliette, mĂšre isolĂ©e, prĂ©caire et cible de lâalgorithme des CAF  », disponible ici et le livre de Selim Derkaoui, Laisse pas trainer ton fils. Comment lâĂtat criminalise les mĂšres seules , 2025, Les Liens qui libĂšrent. https://nantes.indymedia.org/posts/154893/repression-sociale-des-milliers-de-controles-caf-declenches-sur-demande-policiere/