Il est toujours là, l’ancêtre à l’âge effacé, usé, bousculé par le temps, sentinelle de l’immense inconnu. L’arbre a un visage, il suffit de le regarder. Il porte le poids de la vie qui fait bouger lentement les branches avant qu’elles ne tombent.

C’est l’automne, quelques pins sont cloués là au bord du lac des Carrières. Ils redescendent le long de la falaise. Fous de sève, les arbres plongent dans l’eau leurs traits, leurs hachures, leurs ombrages. Alors m’apparaît peu à peu tout ce noir, comme si c’était simple.

Éric Raffy dans « Mythologie », déplace son pinceau entre le masculin et le féminin. Il n’est nul besoin d’une virilité ostentatoire pour faire partie des guerriers dont il va peindre le récit, mais il est clair que dans cette série, le meilleur de l’homme est une femme.

Après deux ans d’absence, retour sur la côte d’azur. Première bouffée d’air chaud. Tout est plongé dans une clarté liquide, le ciel, la plage, et l’île d’or redevient noire comme le septième album des aventures de Tintin.

Table basse Ki, édition limitée à 8 pièces et 4 épreuves d’artiste. Victoria Magniant place l’artisanat au cœur de son processus de création. Pour elle, le design n’a de sens que dans le cadre d’une collaboration harmonieuse avec des artisans d’exception.

Vincent Poujardieu est un designer visionnaire dont le travail explore l’équilibre entre innovation technologique et artisanat d’exception. À la Galerie Avant-Scène.

À travers trois familles d’œuvres inédites : la vidéo, la sculpture en céramique émaillée et le dessin à l’encre de Chine, « Là où s’effondrent les dragons », explore les formes visibles et invisibles de la montagne. Capucine Vever donne voix à des paysages dont l’équilibre est déjà bien menacé.

Le wabi-shabi est a l’honneur. Thierry Grundman décline cet art de vivre ancestral qui valorise l’imperfection des objets. Un grand choix de jarres anciennes, de tables en bois usées, ou de céramiques chinoises traditionnelles est mis en scène, issu des ses nombreux voyages.

L’art poétique de Tobia Scarpa et son empreinte indélébile sur l’histoire de Flos. À la création de la lampe, « Biagio », en 1968, creusée dans un mono-bloc de marbre de Carrare, Scarpa rejette catégoriquement toute règle, considérant le design comme un processus réfléchi.

À la Galerie Maria Wettergren, l’artiste coréenne Inhwa Lee expose « A la lisière de la lumière ». C’est la finesse et ses infinies variations de densité qui marque son travail.

Pour le lancement de l’assiette « Serpentis Vanitas », fruit d’une collaboration entre Pinto et la Manufacture de Couleuvre, une mise en scène cinématographique a été réalisée par le photographe Marc Martin, dont l’univers visuel mêle la frontalité du nu aux références classiques

Paris Design Week. À la Galerie BSL : Table d’appoint « Lightweight porcelain adult stool and side table» de Djim Berger, Bibliothèque « Dynamic Landscape » de François Mascarello, sculpture « Soft Object » de Gaspard Fleury-Dugy

Je suis au-dessus de la spirale giratoire de la place de la Concorde. Je n’y vois que des agencements faits de matériaux dégradables, et tous les signes qui ne permettent plus de définir les limites de l’œuvre de Gabriel. Il avait dessiné un espace pur et des vides éblouissants.

À la fenêtre d’un étang, La trouée d’un ciel tourmenté répond. Aucun chemin, le regard est arrêté. Lorsque les feuillages virent au brun, un sentiment d’épuisement gagne comme si, au-delà, il n’y avait rien.

« Si c’était à refaire ? Je le referais mais je serais peut-être un peu moins sévère avec moi-même. » Giorgio Armani était un bourreau du travail, très exigeant envers lui-même…. Et envers les autres. La maison Armani était « une grande famille », d’accord, mais il fallait suivre.

Un dernier soleil au-dessus du vallon monte derrière les arbres noirs. Et vous restez seuls, debout, inchangés, noirs, épouvantables, comme une encre sur ma main. Est-ce que je reviendrais ?

Et si, au lieu de parler de Roméo et Juliette, on évoquait d’autres couples ? Chaton et Emilio forment un couple aussi touchant qu’original. Tous les couples amoureux ont leurs petits tracas. La différence c’est que les leurs sont volontairement réalistes.

Je reste attentif à l’ombre plus dense des nuages qui planent au-dessus des grands châtaigniers. Sous la lumière blanche d’un ciel tourmenté, je distingue toutes les nuances des verts sombres de la nature. Elles prouvent l’existence d’une visible harmonie.

La Navarre : une fenêtre s’ouvre sur la beauté du monde, originelle et puissante. La majesté du lieu, la force dramatique d’un ciel d’orage, la profondeur infinie des perspectives, tout me ramène à cet intermède hors du temps dans une époque troublée par tant de bouleversements.

« De France et de Navarre ». Il faut arpenter les monts de l’Adour à l’Èbre, au cœur des provinces basques, pour retrouver les paysages du royaume de Navarre. Car l’expression fait référence à ces siècles passés, au moment où la Navarre était un royaume indépendant.

Entre légendes et paysages, je suis parti à la rencontre de la mythologie basque. Géants, sorcières, lutins et esprits de la nature peuplent encore les montagnes, grottes et forêts. Je me suis retrouvé face à un troupeau de moutons.

Même au couvent des Récollets, le soleil règne sur le monde. L’ombre n’a jamais rien voulu d’autre que nous apprendre à être nous-mêmes, nous apprendre notre solitude et notre singularité.

Ils rêvaient de retrouver leurs origines. Lui, l’architecte, rêvait d’un espace qui rende solides les idées, qui soit comme un palais du sens. Elle, la styliste, directrice artistique, y a rajouté la matière, sa vie propre. Très heureux d’y avoir installé « Rémanence ».

Restauré par l’agence ARC&SITES, le couvent des Récollets à Ciboure est conçu comme un outil au service de la médiation du patrimoine, cet équipement a pour objectif de livrer les premières clés de compréhension de l’histoire de la baie de Saint-Jean-de-Luz.

Cela commence par une balade nonchalante le long de la jetée. Marche bercée par le murmure du ressac de la mer, fertile aux rencontres, jusqu’à la pointe de Sainte-Barbe. Le sentier est bordé de tamaris aux touffes secouées par le vent.

Le Col d’Ispéguy dévoile ses grandes forêts de hêtres et de chênes touffus. Les prairies s’étendent dans les vallées comme d’épaisses étoffes. Partout, dans la mouillure des fougères, il y a des tristesses de fin, de muettes résignations aux décompositions féconde.

Cela commence par une balade nonchalante le long de la jetée. Marche bercée par le murmure du ressac de la mer, fertile aux rencontres, jusqu’à la pointe de Sainte-Barbe. Le sentier est bordé de tamaris aux touffes secouées par le vent.

Sainte-Barbe a donné son nom au promontoire rocheux qui ouvre la baie de Saint-Jean-de-Luz. Ce site a servi de place forte et de lieu de culte au cours de l’histoire de la baie. Erigée au sommet de la pointe, une petite chapelle est le lieu de pélerinage de tous les marins.

Egun On ! C’est avec ces mots qu’on se salue au Pays Basque. Me voilà de retour à Urrugne.

Une baignoire des plus classiques. Il suffit d’ouvrir le robinet et l’eau coule, et l’eau s’arrête de couler. Brûlante ou froide ou tiède, abondante ou rare. Pour l’instant, vu la chaleur, 41 degrés, il s’agit seulement de faire couler l’eau froide et de prendre une douche.

L’Adour est méconnue.Ici, elle déjoue l’immobilité figée des cartes postales. Et pour juger, pour aimer, il faut venir et rester, de façon à pouvoir parcourir toute la moire des lieux, des saisons, des temps, et des lumières.

À Labatut, au coeur des Landes, l’église du 12ème siècle semble avoir été fortifiée pour moi. Alors vient le mot de solitude. Et je le prononce plusieurs fois à mi-voix comme une incantation magique devant l’absence du transept qui montre une linéarité assez inhabituelle.

Le lac des Glès, humide encore, mire sobrement un ciel d’orage. L’apprenti pêcheur lance sa ligne, un gros sandre jaillit de la vase, dessine en l’air, de sa queue un monogramme étincelant et replonge.

Les volets sont fatigués d’avoir battu à tous les vents. Des tonnes d’eau les ont délavés, lessivés puis vieillis. Avec Éole son complice, la pluie a creusé les rides du temps à chaque fil, chaque grain du bois, pour donner aux persiennes l’âge de ses gonds rouillés.

Dans ma chambre, les murs sont épais, la pièce est sombre et sent le remugle. Sur la cheminée les cadres affichent des icônes d’un autre âge. Une sainte au sourire de miel, aux mains de flanelle, offre son coeur pour apaiser les esprits.

Ces battants protecteurs ne voudraient dévoiler aucun secret. Derrière leurs ouïes qui étouffent la chaleur et filtrent la lumière se sont joué bien des rêves, des joies et des peines, des douleurs aussi. Il y a eu des envies, des montées au paradis et des descentes aux enfers.

Dans les jardins du pays d’Auge, le linge sèche. La corde, axe tremblant de sons silencieux vibre de convoitiser l’espace limité depuis son immobilité.

Ici, à Cambremer, nulle réponse à même de poindre, toute piste s’effiloche parmi la faction des arbres du pays d’Auge, leurs rogues attroupements dans le clair-obscur.

Au cœur du Pays d’Auge, à Cambremer dans le Calvados, Les Jardins invitent le visiteur à découvrir ses différentes mises en scène végétales, réparties sur un parc de 4 hectares, sans oublier les sculptures et objets insolites nichés ici et là.

Derrière la balustrade, le soleil levé, ne reposant plus sur sa couche, découvre son visage et regarde tout droit à travers les nuages.

Chaque prise de vue est un abus de pouvoir, une façon de s’approprier le sujet , la lumière, le cadre, une façon de dire plus que « j’étais là », une façon de refaire le monde, autant qu’on peut.

Le soleil n’est plus au milieu du ciel. Sa lumière tombe de biais. Elle attrape le bord d’un nuage, puis un autre nuage est attrapé par l’ombre et un autre et encore un autre, si bien que l’ardoise de la villa Mariposa frémit.

Oui, il y a de l’ironie dans cette image, mais il y a aussi beaucoup d’autres choses à voir. J’aime l’idée que les gens sont eux-mêmes. C’est une photographie authentique et sans prétention artistique.

À Beaumont-en-Auge, et son panorama sur la vallée de la Touques, j’ai pris un verre au Café des Arts. Un jus de pommes pétillant, produit dans la région avec des pommes tardives « Le Pré-en-Bulles », un délice. Elles ont beaucoup apprécié aussi.

La plage est vide. Le couple est seul, assis sur le banc. Il pleut, je vois les parois claires de la pluie strier le ciel. Je vois le gris profond et uni de la mer, je vois la forme de leurs corps, les espaces de la pluie tombante et les espaces encrés de la pluie à venir.

Dans l’entrée des Roches Normandes, on a tout laissé comme ça. Comme c’était. Le calme du lieu quand il n’est pas envahi d’enfants. Le reste est le temps.

Cette église, on ne sait pas où, ni quand elle commence, où elle a commencé. Elle est là comme un discours oublié dans un état de dégradation avancé. La façade a perdu ses éléments de décor, les enduits ont complètement disparu et l’édifice est enfin en cours de restauration.

Été 2025, je photographie ce que je vois. En période de vacances, le paysage, l’architecture, sont une sorte de croquis bref, télégraphique, une carte postale. Un tableau particulier, un montage imaginaire baroque et apocryphe de plusieurs souvenirs.

Quand le ciel se couvre sur le lustre des Franciscaines. Mon regard s’hypnotise sous ce lustre monumental de 400 m², 14 285 tubes verticaux en polycarbonate qui viennent homogénéiser la lumière naturelle. L’agence 8’18’’ insuffle un jeu de reflets cristallins grâce à 400 projecteurs iGuzzini.

Lire l’ombre. C’est le balcon des Roches Normandes. Son coucher de soleil.C’est là. C’est tout. Là où nous sommes quand la chaleur est intense. C’est rien : du fer, de l’absence, du vide.