On reconnaît bien la patte de Black au scénario de LE DERNIER SAMARITAIN où il déjoue les clichés du film noir, en transcende le personnage (Willis ❤️) et y offre une mélancolie plutôt émouvante. Le reste, c'est du pulp où les punchline fusent et où la mise en scène tape-à-l'œil de T. Scott dépote.

Pour ÉVANOUIS, Creeger emprunte à King le meilleur et le pire de son écriture. S'il n'y a rien à redire sur l'excellente mise en scène et ses pertinentes thématiques sociales, l'exécution de son scénario au mystère épais, mais dissipé en deux-deux et sans paiement, lui, laisse de marbre. Dommage.

Dans LA JEUNE FILLE DE L'EAU, Shyamalan joue constamment sur le fil du grotesque pour conter avec sincérité le pouvoir des histoires comme exégèse du monde. Selon moi, on y voit moins son ego que sa crainte de voir la foi en la fiction disparaître. Il y règle des comptes, mais y dévoile son amour.

UNE BATAILLE APRÈS L'AUTRE est un grandiose morceau de cinéma aussi dantesque qu'intime. PTA y renoue, au travers l'amour qu'il porte à ses personnages, avec l'humanité pré-TWWBB. C'est du pur Pynchon, mais aussi du Roth : fluide comme les vagues, électrique et bourré de délicieuses digressions.

Immense film dont chaque nouveau visionnage m'ouvre les yeux sur une nouvelle idée, soit un argument supplémentaire pour le qualifier de chef-d'œuvre. LA GUERRE DES MONDES terrifie autant qu'il émerveille dans ce monde post-9/11 ne pouvant être sauvé que par l'entraide et la foi dans l'autre.

Les réminiscences comme dernière étape de la vie - comme dernière pulsion de vie - voilà ce que le tendre DOULEUR ET GLOIRE parvient à saisir, d'abord de manière mécanique, puis avec sensibilité dans son formidable dernier tiers. Et Banderas a amplement mérité son prix d'interprétation à Cannes.

Quand un homme devient le catalyseur d'une bourgade étasunienne, il met à jour ses passions les plus sombres. L'incandescent LA POURSUITE IMPITOYABLE annonce, dans un véritable crescendo de tension, le Nouvel Hollywood : celui qui mettra en lumière les fondations d'un pays déjà sacrément paumé. Fou.

On ne peut nier que Coppola à des choses intéressantes à dire sur le pouvoir et les tragédies qui s'y tissent. Il est même touchant quant à la prise du temps sur nos vies et la gestion du deuil. Mais dans MEGALOPOLIS, il s'enferme dans son propre dédale tant de fabuleuses idées côtoient le grotesque

Plus Blier que jamais, Dupieux raconte rien et beaucoup à la fois dans LE DEUXIÈME ACTE et je ne sais quoi en penser. Il brouille tant les frontières dans ce ciné-théâtre où le vrai et le faux se côtoient autant que le rire et la gêne que je m'interroge : grande auto-dérision ou immense fumisterie ?

ARRIETTY n'a pas la richesse des œuvres des maîtres de Ghibli. Yonebayashi propose toutefois une belle histoire d'empathie dont il faut saluer la superbe gestion des échelles. Comme un petit bout scandaleusement beau de poésie aussi simple et doux qu'il est un peu vain. Mais ça fait du bien.

La rigidité de QUE LA BÊTE MEURE et son triste constat font que l'empathie s'effrite tout du long. Mais n'est-ce pas tout le propos du film ? En tout cas, Chabrol y use de sa précision pour en faire un fabuleux conte moral sur la vengeance, la bassesse humaine et les barrières entre classes sociales

Aronofsky fait des merveilles avec son casting et sa production aux petits oignons. Mais sous ses allures pulp CAUGHT STEALING on retrouve l'obsession de son auteur pour ses personnages aux désillusions tout aussi destructrices que rédemptrices. Triste monde dans lequel on doit mordre pour survivre.

J'aime ce côté cradingue de Londres, retranscrite à merveille par un Rousselot des grands jours, dans SHERLOCK HOLMES. Sinon, c'est balisé dans sa structure, mais ultra divertissant dans son exécution tant Ritchie et son casting donnent du punch aux péripéties du célèbre détective et son acolyte.

Peut-être mineur thématiquement parlant dans l'œuvre de Cameron, il n'empêche que TRUE LIES est un film de tous les excès. Une bombe de divertissement méta ultra généreux, amusant et imprévisible, et ce malgré un rythme en dents de scie. Et le niveau technique est une fois de plus ahurissant !

Toujours un régal le cinéma de Wright ! Dans THE WORLD'S END, le cinéaste embrasse encore un genre et inverse les rôles Pegg/Frost pour enrichir sa réflexion sur la nostalgie et le temps qui passe. Le troisième acte n'est pas à la hauteur du reste mais c'est inventif et d'une pertinence remarquable.

Le milieu carcéral de BORGO est un véritable univers parallèle brillamment saisi par Demoustier. Une immersion aussi troublante que fascinante dans les zones grises d'une institution mais surtout celles d'une femme (impériale Herzi) dont l'ambiguïté interpelle et renvoi à nos propres compromissions.

Pur produit des 90s dans son casting et sa production, on savoure BACKDRAFT comme un petit plaisir coupable. Howard abat un beau boulot dans l'action (les séquences d'incendie sont superbes) et la photo de Salomon, c'est toujours un régal. Ça compense l'intrigue plan-plan et le jeu cata de Baldwin.

Remarquable de modernité, LA GARÇONNIÈRE prend le pouls d'une époque et du monde entrepreneurial. Il dépeint surtout les tumultes des relations humaines au détour d'une délicieuse comédie acide dont le scénario plus que parfait permet à Wilder de mener chaque situation à bout avec brio et émotions.

C'est une sacrée dose de fun et d'action que nous propose LES BAD GUYS 2. Le scénario prétexte empêche la totale réussite, mais offre un terrain de jeu à Perifel et ses équipes pour booster la mise en scène de l'action. Une vraie suite bigger and louder aux situations tout plus folle que les autres.

Conscient de devoir proposé autre chose et de conclure, PITCH PERFECT 3 offre une nouvelle direction beaucoup plus grand-guignol et offre une jolie fin à cette bande de filles attachante. Le casting fait encore une fois la force du film et il s'avère fun même si c'est techniquement à la ramasse.

On refait la même chose, mais cette fois-ci à l'échelle mondiale... Passé la fraîcheur du premier, les défauts de PITCH PERFECT 2 s'avère bien plus criant. On retiendra quelques séquences très drôles et le casting, mais l'ensemble demeure bien souvent fade et ringard, déjà pour l'époque. Bof, bof.

C'est filmé n'importe comment et le montage est aux fraises, mais PITCH PERFECT demeure divertissant, notamment lors des numéros musicaux, avant tout grâce à son casting impeccable. Sinon, il faut avouer que la nostalgie de l'adolescence donne un semblant de tendresse à l'ensemble. Plutôt amusant !

Le plus doux et calme des films de Tarantino, JACKIE BROWN est une petite merveille de scénario. Il s'en dégage une étonnante tendresse pour tous ces personnages dont les savoureux dialogues et la mise en scène inspirée quoique discrète subliment. L'une des œuvres les plus attachantes de son auteur.

Roth est fabuleux dans LA LEGENDE DU PIANISTE SUR L'OCEAN, beau conte intime et bigarré. Aidé de la belle photo de Koltai et de la partition de Morricone, Tornatore offre, non sans heurts (rythme, personnages secondaires), une réflexion touchante sur l'art et ses sources, mais aussi sur l'idéalisme.

Tout ne fonctionne pas dans HAPPY GILMORE, mais la générosité de l'ensemble et l'abattage de Sandler en fait un vrai régal de comédie US. Se trouve dans ce film parmi les meilleures vannes des 90s à coup de croco, d'insulte à base de caca, de sponsoring Subway et de baston contre un vieux. Voilà.

LES 4 FANTASTIQUES:PREMIERS PAS possède d'indéniables qualités (ambiance, musique de Giacchino, photo, partie cosmique) plutôt rafraîchissantes. Mais l'écriture délaisse des personnages et retombe dans du classique dans son final que la mise en scène de Shakman ne rehausse pas, surtout dans l'action

Accompagné de son excellent casting, Gunn retourne vers un SUPERMAN lumineux, optimiste et bienveillant. Le kryptonien fait face au parfait représentant des pires dérives dans une réjouissante quête d'humanité que des soucis d'écriture et de mise en scène empêchent d'être une totale réussite.

Une jolie surprise que ce TRANSFORMERS:LE COMMENCEMENT. Cooley n'est pas aussi inventif que Bay dans l'action, mais il offre un divertissement honnête au lore de la marque. Et qu'entre un humour bien dosé et une dramaturgie plutôt forte s'immiscent quelques thématiques adultes rajoute au plaisir.

Revoir aujourd'hui THE HOST n'enlève rien (loin de là même) à la puissance thématique du film de Bong. Il y maîtrise chaque aspect avec une aisance rare et prend toujours autant aux tripes. Un film quasi parfait où l'on constate une fois encore la vision pertinente du monde qu'à ce cinéaste de génie

L'excellente mise en scène dans l'action d'Edwards et sa gestion du gigantisme sauvent JURASSIC WORLD:RENAISSANCE. Ils permettent un divertissement aux allures 90s qui pallie un scénario en ligne droite sans richesse et des personnages inconsistants. Resteront la séquence du raft et celle en bateau.

Le passage au live-action réussit à DeBlois et son DRAGONS. La perfection du film d'animation demeure et se voit rehaussée par de petites touches aussi subtiles que pertinentes. Surtout, le cinéaste y déploie une mise en scène décuplant le souffle épique et l'humanité de cette merveilleuse histoire.

Que c'est brouillon et déjà vu MICHAEL CLAYTON... Si le traitement est plutôt intéressant et le casting excellent, Gilroy ne parvient jamais à faire vivre son film et à impliquer le spectateur efficacement. Dommage, car quelques scènes (l'assassinat, les chevaux) et la photo d'Elswit sont superbes.

Fabuleux western crépusculaire et mélancolique que PAT GARRETT ET BILLY THE KID où même les meilleures amitiés ne peuvent survivre. Car quand le monde change, il y a ceux qui s'adaptent et ceux qui, épris de liberté, restent eux-mêmes. Telle est la violence de ce monde : elle n'épargne personne...

Dès MONSTERS, Edwards montrait tout son potentiel dans sa capacité à créer une ambiance singulière et à gérer le gigantisme. Sauf que, si l'écho entre l'invasion alien et l'histoire d'amour naissante est intéressante, le reste est extrêmement convenu, en plus de ne pas tenir toutes ses promesses.

Bien troussé et techniquement très solide avec cette photo donnant des airs d'apocalypse à une Bruxelles bien utilisée, LA NUIT SE TRAÎNE fait dans l'efficacité. C'est tendu bien comme il faut grâce à une mise en scène pleine d'assurance. Reste une écriture, sérieuse, mais un brin clichée et légère.

Difficile de bouder son plaisir devant TO THE MOON tant la recette fonctionne à merveille. La géniale musique de Pemberton donne le tempo à cette romcom balisée, mais délicieuse et plutôt maline de par son contexte. Le duo d'interprètes et l'ambiance 60s finissent d'en faire une charmante balade.

Passé une intro assez sensationnelle et annonciatrice des qualités techniques et visuelles du film, F1 s'embourbe dans les clichés entre écriture datée et caractérisation aux fraises. Le temps est long entre les courses plutôt grisantes, bien que parfois répétitives dans leurs gimmicks visuels.

Foisonnant et passionnant, 28 ANS PLUS TARD ne ressemble à aucun autre. Sa structure en trois actes distincts offre une émouvante réflexion sur la nature de la famille entre intégration, isolement et émancipation. Et c'est sans compter tous les autres niveaux de lecture offerts par Boyle et Garland.

Loin de la puissance et de la richesse du premier, 28 SEMAINES PLUS TARD s'avère plus classique. D'excellentes idées (ingérence des USA, reconstruction d'une famille, le baiser, la culpabilité du père) côtoient un scénario bancal et facile que Fresnadillo élève par la tension de sa mise en scène.

THE FABELMANS est une fable d'une émouvante universalité tant il capture l'intimité et les vérités d'une enfance. Une véritable auscultation du pouvoir aussi conciliateur que destructeur de l'Art faite par un Spielberg apaisé, modeste et malicieux. Un véritable pansement pour ses plaies. Magnifique.

Le père et la fille Tatum charment dans cet exaltant road-movie qu'est LA BARBE A PAPA. Son somptueux N&B et contextualisation donnent un joli relief à cette confrontation entre la jeunesse espiègle remplie d'espoir et le monde cynique des adultes. Leur seul point commun : la roublardise. Délicieux!

Tout, de la composition des cadres aux interprétations en passant par l'utilisation des symboles, absolument tout dans SIXIÈME SENS, transpire la maîtrise d'un Shyamalan déjà au sommet. Rien n'est à retirer et tout est à revoir dans cette déchirante fable sur l'altérité et la réparation des traumas.

Loin de la puissance du roman, LEURS ENFANTS APRÈS EUX jouit du matériau de base pour susciter l'intérêt et quelques soubresauts d'émotions. À côté de ça, et même si la mise en scène se veut soigner, les Boukherma loupent le meilleur à savoir l'aspect social, le développement des parents et Hacine.

Je revois un peu à la baisse INCEPTION. Si l'ambition demeure, Nolan empêche l'émotion de véritablement naître par un récit trop explicatif, un découpage mécanique et une esthétique bien trop référencée. Le film reste efficace et divertissant, mais manque du lâcher prise que requiert de telles idées

LIFE OF CHUCK est à combustion lente avec ces trois fables n'en formant qu'une. Flanagan y bâtit, au détour de brillants dialogues et d'une construction habile, une réflexion paisible sur notre vision du présent : à nous de décider d'en faire ou non une constante épiphanie. Et formidable casting !

AFRICAN QUEEN est une aventure en huis clos au scénario schématique mais où la joie de vivre déborde grâce à l'impeccable duo Bogart/Hepburn. Entre ces savoureux dialogues et ces amusantes péripéties, cette comédie dramatique offre un charmant conte sur la naissance de l'amour dans l'adversité.

Toujours aussi excellent ce 28 JOURS PLUS TARD. Deux parties en écho l'une de l'autre sur la recherche et la perte d'humanité. Le tout dans une ambiance cradingue du plus bel effet modelé par Boyle et Murphy en pleine possession de leurs moyens. Aussi iconique et élégiaque qu'il colle la déprime.

Malgré la mise en scène identique à tout ce genre de cinéma, il n'empêche que L'HISTOIRE DE SOULEYMANE est une immersion violente dans la réalité de ces hommes et femmes coincés entre la misère de leur pays et l'ultra-libéralisme du nôtre. Un terrible constat de ce monde ambigu et sans empathie.

Loin d'être une totale réussite, THUNDERBOLTS* surprend dans ce contexte franchisé grâce à son intrigue resserré autour d'enjeux humains et son (petit) propos sur la dépression. Au final, c'est un divertissement pas vilain à l'excellent casting (Pugh, Pullman) et mit en scène avec un certain soin.

Conclusion poussive en raison de gros soucis d'écriture (intrigue, personnages, suspension d'incrédulité) et de découpage, THE FINAL RECKONING reste pour autant le top du blockbuster américain. Pour preuve les deux généreux morceaux de bravoure - avec un gros faible pour la séquence sous-marine.