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Thessalonique (Grèce) : Une attaque explosive chez le président du syndicat des matons | Attaque Dark Nights / mercredi 10 septembre 2025
Revendication de l’explosion au domicile du président du syndicat des surveillants pénitentiaires Kostas Varsamis
Nous ne vivons plus à l’époque de la junte*, mais nous vivons sous la junte de notre époque. Ces dernières années, et encore plus dans les six dernières années, l’organisation criminelle Néa Dimokratía a dirigé le pays avec les techniques d’une monarchie et d’un régime autoritaire. Au milieu de scandales politiques et de crimes d’État, elle « exploite » la sécurité pour vendre de la peur au peuple. Ses principaux arguments, dans sa tentative de recueillir quelques votes, sont les prisons et la répression la plus sévère. Dans les institutions prétendument « correctionnelles » du pays et dans un système judiciaire nullement aveugle et indépendant, qui décide qui deviendra un.e détenu.e et qui non, leurs critères ne sont pas la preuve de la culpabilité, mais la position idéologique, la taille du portefeuille, la couleur de la peau, les liens avec le parti et la clique privilégiée à laquelle certains appartiennent.
Il est clair que les tribunaux grecs sont tout sauf intègres. Chaque jour, dans le pays se tiennent des centaines de procès, dans le but de réprimer et d’intimider les citoyen.nes. Pour la majorité des gens, des lois épuisantes, des détentions de masse et des peines illogiques ont rendu les conditions dans les prisons du pays insupportables et inhumaines, culminant avec les résolutions répressives du parti Néa Dimokratía , comme le nouveau code pénal et l’abolition de tous les droits acquis sur l’État. La manière dont cette machine est graissée avec la corruption et les pots-de-vin, c’est-à-dire par des avocats de renom et des passe-droits étatiques, pour faire ce qui est évident, comme la finalisation d’une décision ou la conduite en temps voulu d’un procès en appel. De plus, les magistrats auxquels on n’a pas graissé la patte ne reconnaissent aucune circonstance atténuante pour les accusé.es, ni aucune présomption d’innocence. Cela contrairement à ce qui arrive aux laquais qui forment l’épine dorsale du parti du gouvernement en charge, pour lesquels la « loi » de l’impunité s’applique, avec des exemples bien connus de tout le monde, mais que nous ne pouvons manquer de mentionner. Le crime de Tempé** est la plus grande organisation criminelle qui ait jamais existé dans le pays. Puis il y a le scandale OPEKEPE[1], Siemens et les amis de Mitsotakis, Lignadis et Filippidis, des violeurs qui jouissent de leur liberté pervertie.
Les enfers modernes que l’on appelle des établissements correctionnels sont des entrepôts d’âmes, où des milliers de personnes sont entassées dans des conditions misérables. Il y a de nombreux problèmes qui nécessitent des solutions immédiates. Nous allons mentionner certains des plus importants. La surpopulation : à l’intérieur des murs, la vie quotidienne est une lutte difficile pour la survie ; que ce soit dans les cellules ou dans les sections, le nombre de détenu.es dépasse largement la limite humaine. La santé : c’est l’un des problèmes les plus importants auxquels un.e prisonnier.e doit faire face, car elles/ils subissent sur leur peau l’austérité et l’indifférence de l’État. Il y a une manque de permanences médicales et de médicaments et les prisonnier.es avec des maladies contagieuses, des problèmes cardiaques, les personnes âgées et les personnes handicapées sont entassé.es dans les mêmes sections, sans aucun traitement spécial ni aucun soin. Les manques de médicaments et l’impossibilité de transporter rapidement les prisonnier.es dans des hôpitaux en rajoutent à la brutale routine quotidienne. Les permissions de sortie : les limitations aux permissions de sortie les rendent de plus en plus rares, ce qui fait que les prisonnier.es ont le droit à des permissions de sortie seulement à la fin de leur peine. Cette pratique est de nature vindicative et en aucun cas rééducative. Soutien administratif : la bureaucratie, le manque de personnel, l’incompétence des employés en matière juridique et leur indifférence sont un problème quotidien, qui conduit à l’appauvrissement des prisonnier.es. Tout cela, combiné à la saleté, à l’état d’abandon des bâtiments et, bien sûr, à la disparition de fonds, constitue une énorme bombe à retardement humanitaire dans toutes les prisons du pays, plus puissante que celle que nous avons placée dans la maison du tortionnaire Kostas Varsamis.
Kostas Varsamis, tortionnaire et gardien de prison de haut rang, est la figure paternelle des surveillants pénitentiaires, dont le seul objectif est la torture vindicative des prisonnier.es. Ce n’est pas un hasard si les gouvernements et les politiciens vont et viennent, tandis que lui, il reste à son poste. Son état d’esprit autoritaire, son indifférence et son objectif de se venger des prisonnier.es sont des caractéristiques qui rencontrent la faveur des crapules de l’État et l’opposition de tou.tes les prisonnier.es. Les techniques qu’il utilise et sa manière d’agir contribuent de manière décisive à la torture des prisonnier.es. Les innombrables mesures disciplinaires qu’il distribue généreusement pour la moindre chose, les interdictions de biens matériels. Les morts de prisonnier.es dans les cellules disciplinaires, le froid, la nourriture misérable, le manque de créneaux pour les parloirs, les haut-parleurs qui perturbent constamment la santé mentale des prisonnier.es sont les techniques quotidiennes d’un tortionnaire qui, par le passé, frappait les prisonniers à coups de batte jusqu’à ce qu’ils s’évanouissent. Il essaye de transmettre la même mentalité, dans une version plus récente, à ses subordonnés, qu’il traite comme des outils. On leur fait croire qu’ils sont supérieurs aux prisonnier.es et qu’ils peuvent exercer un pouvoir absolu sur celles/ceux-ci. Ce n’est pas un hasard si son entourage est composé des pires ordures travaillant dans tous les établissements pénitentiaires du pays, ainsi que dans des postes administratifs de haut niveau. Il est évident que nous ne mentionnerons pas d’autres noms, parce que nous avons peut-être prévu des visites à leurs domiciles et ailleurs. Ceux qui suivent et acceptent les opinions et les techniques du tortionnaire Varsamis, et donc la politique criminelle mise en œuvre par Néa Dimokratía à travers ce type de personne, sont contre nous et sont notre cible.
Pour finir, nous voulons souligner que les prisonnier.es sont des personnes normales et non seulement des numéros derrière les barreaux ; elles/ils ne sont jamais seul.es et abandonné.es entre les mains de l’État ! Nous avons choisi cette ordure en particulier pour lancer une série de nouvelles attaques contre les directeurs, les surveillants en chef, les employés, les magistrats et les institutions liées à la justice et aux prisons. Les prisons sont en ébullition ; il est temps de mettre fin à l’appauvrissement et au mécanisme répressif, avec des attaques, des émeutes, des grèves et toute forme de lutte, à l’intérieur et à l’extérieur des prisons.
P.S. : Flics, journalistes, chroniqueurs et autres grandes gueules : continuez à écrire et à raconter des histoires drôles et le couperet tombera aussi sur vous… L’organisation armée Sangre Negra [ « Sang noir », en espagnol ; NdAtt. ] revendique cette attaque.
[1] Note de Dark Nights : OPEKEPE/ΟΠΕΚΕΠΕ : l’autorité grecque chargée du paiement des aides de la politique agricole de l’Union européenne (PAC). Le scandale concerne les trois milliards d’euros versés chaque année par l’UE, qui ont été détournés par un réseau corrompu, qui a gonflé le volume de la production agricole, par exemple en prétendant que la Crète aurait quatre millions de moutons, c’est-à-dire plus que la Grèce toute entière ! Les subventions auraient été versées sur la base de déclarations fictives de terres agricoles et de bétail. Aucun contrôle efficace n’a été effectué. Aucune vérification sur place. Aucune utilisation des données satellitaires. Seulement des faveurs politiques déguisées en aides au développement, comme l’achat de votes, la récompense des alliés, voire la pénalisation des dissident.es. Les fondements de la démocratie et du capitalisme dans tout leur splendeur
Notes d’Attaque :
* la « junte des colonels » était la dictature militaire en place en Grèce de 1967 à 1974.
** le 28 février 2023, à Tempé, près de Larissa, il y a eu une collision entre un train de voyageur.euses et un train de marchandises, qui a provoqué la mort de 57 personne et des dizaines de blessé.es.
[ NdAtt. : les deux dernières images sont issues de cet autre article de Dark Nights ] https://attaque.noblogs.org/post/2025/09/21/thessalonique-grece-une-attaque-explosive-chez-le-president-du-syndicat-des-matons/