Passementerie

<Crissement de freins>

Gabriel d'Estrées et son frère.

Nu, mais chaussé pour marcher les terres du monde, il est l’incarnation brute du désir, la chair qui brûle et craque sous la fuite du temps.

Yin, yang.

Bataille de boules de neige.

Palmiers

Rambarde de fer, fragile armature d’un âge qui fuit. Là, contre le métal froissé de lumière et d’ombre, s’ancre un jeune corps, nu, offert à la puissance des silences anciens et des lumières éclatantes.

Tout est bien qui finit bien.

L'insaisissable de la pensée se mêle à la permanence d’un destin inscrit au creux du corps.

Il dort peut-être, ou rêve de poussière et de fièvre, dans la bouche un goût de sperme et de nuit brûlée.

Parsifal, par Lorenzo Passini

Tout est bien qui finit bien

Il lève lentement les bras, soulevant ce t-shirt gris qui masque encore son visage, comme un dernier voile entre lui et le monde.

Comme un soldat qui remet son armure avant d'entrer dans le jour.

La lumière du couchant tombe en larges nappes, jette des ombres longues et exactes, dessinant sur leurs corps des griffures fugitives, comme les volutes d’une histoire ancienne. Il y avait dans cette lumière la lutte éternelle entre visible et invisible, poème chuchoté par le souffle lourd du temps.

On dirait qu'il attend la fin du monde. Ou, simplement, qu'on le désire.

František Drtikol (?)

Si vivant dans un lieu mort

Muscler son esprit

Et dans le silence, il bat la mesure ancienne, la plus vieille prière du monde, celle du corps qui s’appelle et se répond.

Le beau est toujours bizarre. Charles Beaudelaire

Et voici l’enfant d’homme, assis nu sur la poutre du vieux ponton, à l’heure du grand midi des fleuves.

Le simple vêtement blanc marque l’innocence ou la pureté des commencements. L’homme assis, robuste, dégage une présence rugueuse. La lumière révèle la vérité du geste.

C’est un baiser d’avant la fin du monde, un baiser qui dit tout, même ce qu’ils n’oseront jamais dire.

Je les aurais portées comme un masque de gloire, éclaboussées de désir, sanctuaires impudiques. Ces fesses, sculptées à la démesure de l’orgueil et de la honte, souriaient à la volupté.

Sauvage, désinvolte.

Dessin Nicolas Brunet @elkame125.bsky.social

Plus de chantier, plus poussière, plus de fatigue. Juste leur respiration et ce baiser qui n’a pas encore osé naître. #ia

Aitor Ocio par Alejandro Brito

Il pissait contre la porcelaine comme s'il offrait son abandon.

Le sable blond colle à sa peau noire. Debout, immobile sous la lumière. Un souffle, rien n’existe que ce corps dans l’été, dans le silence blanc du jour, dans le simple éclat du bleu.

Imbrication

📷 Paterne Zante

📷 Sasha Kargaltsev

Shezadaa Dhami

🖼️ John Sloan McSorley's bar

Tout est bien qui finit bien

Et l'homme retourna à l'arbre

Ce regard azur qui naît du matin des mondes.

Tatouage princier

🖼️ Joaquín Sorolla

Regards, lourds de silence, perdus dans le va-et-vient des vagues, comme si la mer retenait leurs pensées. L’un des hommes jette une poignée de sable mouillé qui éclabousse la peau de son compagnon. Un geste de désir, instant fragile sous l’éclat doré de la plage.

Et voici l'homme nu sculpté dans la glaise ocre, comme un dieu des commencements, avec le sable du monde pour autel sous ses pieds.

Le Caravage.

Il est des corps sculptés pour le péché.

Lutrin

Creux. Bosses.

Les tatouages, vastes et précis, couvrent son corps comme une armure d’encre, reliant les muscles à des formes sinueuses, des récits gravés dans la chair.

Prince des bananes.