loading . . . Billet de blog | Marseille sous emprise : quand les enquêtes de Marsactu deviennent un livre Impact, mainmise, emprise… En 2023, la rédaction de Marsactu a passé pas mal de temps à chercher le mot précis qui définissait le mieux la relation de domination que le narcotrafic exerce sur une partie du territoire marseillais. Très vite, le terme d’emprise s’est imposé à nous. Il recouvre parfaitement l’ensemble des mécanismes plus ou moins pernicieux qui permettent à un petit groupe d’exercer son contrôle sur les espaces, les déplacements, les relations et les esprits. Trois ans plus tard, notre série d’enquêtes au long cours est devenu un livre, Marseille sous emprise. Et le phénomène dont nous avons décortiqué les mécanismes a pris une ampleur sans commune mesure. L’actualité récente, avec l’assassinat de Mehdi Kessaci, montre à quel point le narcotrafic et ses méthodes ont cessé d’être un phénomène périphérique, cantonné à certains quartiers, les plus au nord de la ville. Désormais, les réseaux ne sont plus les “fours” à l’ancienne avec flèches et tarifs, tagués à la bombe. Le produit est disponible en quelques clics depuis des points de deal qui fluent et refluent au gré de la réponse policière. Cette mutation, nous l’avons vue se dérouler sous nos yeux, au fil de nos enquêtes. Car, durant ces trois ans, une bascule s’est opérée à plusieurs titres. En 2023, la bataille des territoires a laissé une trace sanglante dans les mémoires. Les victimes étaient de plus en plus jeunes, parfois très loin de la tête du trafic. La mort a touché ceux qui passaient par là au mauvais moment, celle qui n’avait pas d’autre tort que de vivre là . Enquête après enquête, notre livre raconte comment le trafic a imprimé sa marque sur des cités entières, imposant une façon de circuler, contrôlant les allers et venues, au fil de chicanes destinées à gêner le travail policier. Cette emprise va jusqu’à influer l’agenda des acteurs de la rénovation urbaine, plaçant telle tour en tête des priorités de la démolition, car emblématique du réseau tout-puissant. Alors, la tour tombe et le trafic se poursuit ailleurs. Il se diffuse ailleurs, plus près des consommateurs, dans le centre-ville, mais également dans les […] https://l.marsactu.fr/uQe